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Voyance Andaine Dulac :  tél : 06 74 28 36 44

Conseils en développement personnel par la voyance, la tarologie, le symbolisme et la divination celtique.

semaine 45 2014

Pour entrer dans le monde de l’invisible, et du sens caché du chemin de vie.

Je vous propose de partager ma vision des symboles*1.S’ils orientent ensuite ma perception du futur et ma sensibilité, ils sont aussi des éléments nécessaires à la compréhension des sens voilés.

Les Arts divinatoires se travaillent, s’affinent, se peaufinent tout au long des semaines et des cycles de vie

En gardant à l’esprit quelques symboles de la semaine 45, du 03 au 09 novembre

  • du chiffre 9 : chiffre de la gestation humaine, il annonce une naissance, le début d'une nouvelle vie, de nouveaux espoirs. C'est la joie du renouveau, de la continuité de la vie, de la renaissance, de la réincarnation, de l’immortalité
  • de l’Orme, arbre magique lié à la générosité, à l’effort du travail, à l’abnégation, à l’altruisme.
  • de l’Ermite, Arcane 9 du Tarot divinatoire L'ermite sera associé à La Lune le 6 novembre.

Il, nous invitera à le suivre sur le chemin de vie éclairé par sa lanterne. Cette semaine : la pleine lune brillera, elle va aider à donner aux êtres et aux choses un bel éclairage d’espoir.

Je vous propose de lire ce beau récit d’Anatole Le Braz *2, riche de toute la sensibilité armoricaine et de l’héritage des Anciens.

Jean-René Brélivet, cultivateur à Trégarvan *3, dit un matin à sa femme :

— Les vents ont tourné à la pluie. Si je ne ramasse pas aujourd’hui le chanvre, il risque d’être mouillé. Je ne pourrai donc pas aller à l’enterrement de François Quenquis : tu y assisteras à ma place. N’oublie pas que l’office est pour neuf heures.

— Bien, lui répondit sa femme : je vais me préparer.

Ce François Quenquis était un voisin à eux et un peu leur parent, décédé de l’avant-veille.

Arrivé dans la chènevière dont un talus était mitoyen du verger de François Quenquis, Jean-René Brélivet se mit au travail, non sans une pensée de regret, toutefois, pour celui qu’on s’apprêtait à porter en terre et avec lequel il avait toujours entretenu les meilleurs rapports.

— La vie de l’homme est peu de chose, songeait-il, en rassemblant par monceaux les tiges du chanvre séché.

Vers neuf heures, comme le glas commençait à tinter à l’église du bourg, il s’arrêta un instant de travailler et regarda dans la direction de la ferme du mort, cherchant s’il apercevrait le convoi. Or, quelle ne fut pas sa frayeur, lorsque, sur le talus commun aux deux propriétés, il vit François Quenquis en personne qui se faufilait entre les arbres, faisait une petite pause auprès de chacun d’eux et les examinait à tour de rôle, d’un air préoccupé !…

— Ceci est singulier, se dit Jean-René Brélivet en esquissant un signe de croix.

Dans le chemin, non loin de là, on entendait le chant des prêtres. Preuve que l’enterrement était en marche. Et cependant, il n’y avait pas de doute possible : c’était bien le mort que le ramasseur de chanvre avait devant les yeux. A quel manège se livrait-il donc de la sorte ?

— Tiens, il paraît qu’il a découvert ce qu’il lui fallait, murmura Jean-René à part soi, car le voici qui s’adosse au tronc du vieil orme.

Il y avait, au milieu du talus, un orme très âgé, dont on avait, l’année précédente, rasé les grosses branches, en ne lui laissant que les jeunes pousses. François Quenquis s’y tint quelques instants appuyé, puis, tout à coup, sans que Jean-René Brélivet se fût rendu compte comment cela s’était fait, se trouva perché, à cinq pieds du sol, sur une ramille grosse à peine comme le doigt d’un enfant et qui, pourtant, ne semblait point plier sous son poids. Jean-René fut si émerveillé de la chose qu’il en oublia sa frayeur. Et, voyant que le mort le regardait avec douceur du haut de ce siège étrange, il s’enhardit à l’interroger.

— Nous avons toujours vécu en bonne amitié, François Quenquis. Explique-moi donc pourquoi, désirant t’asseoir, tu n’as pas choisi la maîtresse branche d’un des grands chênes qui sont à côté de toi sur le talus, mais cette famille toute menue, juste assez forte pour soutenir un roitelet.

François Quenquis secoua doucement la tête et répondit :

— Je n’ai pas eu le choix, Jean-René. Dieu marque à chacun le lieu et la durée de sa pénitence. Moi, mon lot est de rester ici jusqu’à ce que cette pousse soit devenue assez robuste pour fournir le bois d’un manche à quelque instrument de travail.

En parlant ainsi, le mort avait la mine si triste, que Jean-René Brélivet en eut le cœur tout remué.

— Oh ! bien ! s’écria-t-il, tu vas donc être promptement délivré !… Justement, ma femme me disait, ces jours-ci, que son petit râteau à étendre la pâte sur la crêpière avait besoin d’un nouveau manche. C’est un instrument de travail aussi, je suppose, qu’un pareil outil.

Et, sans attendre la réponse du mort, il sauta sur le talus, monta dans l’orme et coupa la pousse au ras de l’arbre avec son couteau. En même temps qu’il la détachait, il entendit un « merci » joyeux. L’apparition s’était évanouie comme se dissipe au vent un flocon de fumée. Et c’était exactement l’heure où l’on mettait en terre le cercueil de François Quenquis.

« Anatole Le Braz, La légende de la mort chez les bretons armoricains, 1923. »

*1 L’homme accorde souvent des associations, des correspondances analogiques avec des choses naturelles ou même abstraites. Ce sont les symboles.

*2 Anatole Le Braz : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anatole_Le_Braz

*3 http://www.cartesfrance.fr/carte-france-ville/photos_29289_Tregarvan.html

Le chemin de Jean-René

Le chemin de Jean-René

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